Le projet

En septembre 2011, la SCARA souhaitait revitaliser le site de la coopérative de déshydratation d’Ormes, Naskeo Environnement (Groupe Kéon) réfléchissait à un projet de méthanisation.

Soucieux de concevoir un projet cohérent avec nos valeurs environnementales et sociétales respectives, nous nous sommes alors regroupés, début 2012, pour proposer sur le territoire un projet unique de méthanisation de la matière organique locale. Nous avons créé ensemble la société Biogaz d’Arcis.

En décembre 2018, Sofiprotéol, société de financement et de développement, filiale du groupe Avril, a rejoint le projet Biogaz d’Arcis en tant que nouvel actionnaire.

Aujourd’hui nous sommes fiers de porter le projet Biogaz d’Arcis qui contribue à la réhabilitation de la friche industrielle de l’ancienne coopérative de déshydratation d’Ormes au « Haut de Carrière ».

Localisation du site du projet Biogaz d’Arcis (en rouge) au nord d’Arcis-sur-Aube

La méthanisation est un phénomène naturel, observé par exemple dans les marais, qui dégrade la matière organique en un gaz combustible et produit un digestat aux propriétés fertilisantes pour la croissance des végétaux. Pour en savoir plus consultez la F.A.Q.

De la même manière qu’un écosystème naturel, l’unité de méthanisation Biogaz d’Arcis fonctionnera en cercle vertueux selon un modèle local d’économie circulaire : les matières organiques locales seront traitées pour produire un amendement naturel (digestat) et une énergie renouvelable (le biogaz). Cette installation créera de la valeur sociale (environ 10 emplois non délocalisables), économique (investissement et valeur ajoutée locale, versement de taxes) et environnementale (réduction du recours aux engrais chimiques et des émissions de CO2).

Avec le projet Biogaz d’Arcis, la matière et l’énergie ne sont ni perdues, ni gaspillées.

Des ressources locales, valorisées à Ormes

Les matières organiques traitées par Biogaz d’Arcis proviennent majoritairement du département de l’Aube :

  • des issues de céréales, menues-pailles, pulpes de betteraves et de pommes de terre, cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE),
  • des sous-produits de l’industrie agro-alimentaire (pelures de fruits et légumes)

 

Dans une moindre mesure des matières à fort pouvoir méthanogène pourront être valorisées en provenance des départements limitrophes, voire très exceptionnellement d’autres zones géographiques.

Avant toute première admission sur le site de méthanisation, chaque « intrant » aura fait l’objet, en amont, d’une procédure d’acceptation préalable. Tous les chargements de matière arrivant sur site feront l’objet d’un contrôle d’échantillon (analyse) par nos techniciens avant déchargement.

La méthanisation : 20 jours à 37°C…

Le procédé choisi par les ingénieurs de Naskeo Environnement est celui de la « voie sèche », fourni par le constructeur allemand STRABAG.

Process

La matière entre par la gauche dans le digesteur, poussée par une vis sans fin, elle circule lentement vers la droite comme sous l’effet d’un piston. Le biogaz généré par la dégradation de la matière est collecté par le haut de l’enceinte étanche, alors que le digestat est extrait par la droite sous forme brute puis une séparation de phase permet d’obtenir la forme solide, d’une part, et le digestat liquide, d’autre part (voir illustration dans l’animation ci-dessous).

 

La matière séjourne en moyenne 20 jours à 37°C dans le digesteur. Il y aura un digesteur de 2 580 m3 sur le site pour traiter au maximum 45 000 tonnes de matière chaque année.

Du biogaz épuré, puis injecté sur le réseau

Le biogaz produit est majoritairement du méthane (gaz à haute valeur énergétique, équivalent au gaz naturel), mais aussi du dioxyde de carbone (CO2), et des traces d’impuretés. Le biogaz pourra être d’abord stocké, à faible pression, dans la double membrane située au-dessus de la cuve de maturation. Une petite quantité du biogaz sera utilisée, sur place, par une chaudière pour maintenir à la bonne température les digesteurs.

Pour être injecté sur le réseau de transport du gaz naturel de GRTgaz, qui parvient jusqu’à la parcelle, la plus grande partie du biogaz doit être épurée par des filtres pour lui donner les mêmes caractéristiques que le gaz naturel.

La quantité de gaz mis sur le réseau sera équivalente à la consommation annuelle de 12 000 habitants (habitations chauffées au gaz), ce qui représente la population de la communauté de communes Arcis-Mailly-Ramerupt.

 

Cliquez pour visionner une video de présentation du biométhane par GRTgaz

Canalisation de GRTgaz (en rouge) en bordure de la parcelle – Source : GRTgaz

 

Une richesse nouvelle : les propriétés fertilisantes du digestat

Le digestat produit par Biogaz d’Arcis permettra aux agriculteurs locaux de remplacer une partie des engrais chimiques, c’est un véritable recyclage local de la matière organique pour amender les cultures du territoire.

La fraction liquide du digestat, riche en matière azotée et faible en matière organique, remplacera les engrais minéraux azotés ; la phase solide, riche en matières organique et phosphorée, remplacera les amendements fertilisants.

 

 

 

Les matières premières, ayant été traitées à 37°C pendant 20 jours en moyenne dans le digesteur, puis 30 jours dans la cuve de maturation, ne présentent pas de risques pathogènes. Au contraire, la méthanisation augmente la valeur fertilisante des matières, permet de mieux maitriser les éléments et ainsi diminuer les risques de pertes de nitrates par lessivage vers les nappes ou les cours d’eau, et réduit considérablement les nuisances olfactives par rapport à l’épandage de matières brutes.

33 000 tonnes d’amendement organique seront ainsi valorisées chaque année, selon les règles strictes d’un plan d’épandage, sur plus de 10 000 hectares de cultures d’une centaine d’exploitations agricoles dans un rayon de moins de 15 km.




 Carte de localisation du plan d’épandage

Un suivi agronomique sera assuré pour adapter les apports fertilisants (doses, périodes, matériel) aux besoins des sols.

Biogaz d’Arcis et son environnement naturel

En 2012, nous avons fait réaliser une étude détaillée sur la biodiversité (faune et flore) présente sur le site d’implantation, les spécialistes n’ont pas identifié d’enjeux écologiques forts, toutefois le projet dans son ensemble doit se conformer aux différentes réglementations applicables aux espaces de protection de la nature que sont :

  • les zones NATURA 2000 (Marigny, Superbe, Vallée de l’Aube, Prairies et bois alluviaux de la base vallée alluviale de l’Aube)
  • les ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique) dont la plus proche se trouve à 700 mètres au sud du site d’implantation
  • les ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux) et la compatibilité avec la circulation des espèces
  • le parc naturel régional de la Forêt d’Orient, situé à environ 17 km du site, ou les réserves naturelles nationales (la plus proche étant à 36 km)
  • et les périmètres de protection du captage d’alimentation en eau potable recensés par l’ARS (Agence Régionale de Santé).

 

Bien sûr Biogaz d’Arcis est un projet compatible avec le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux), le PDEDMA (Plan Départemental pour l’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés), le Programme d’Action pour la Protection des Eaux contre la Pollution par les Nitrates et le Règlement National d’Urbanisme.

De plus, dans le cadre de l’aménagement du site, nous réserverons des espaces verts sur les surfaces non bâties encadrant les bâtiments.

Enfin, une particularité de ce site industriel, qui était en activité depuis les années 70, est que les habitations les plus proches sont à plus de 400 m. Cela nous a incité à choisir le site car nous avons à cœur de respecter au mieux la quiétude des riverains alors que la réglementation impose une distance aux habitations de 50 m.

Un projet qui apporte des bénéfices directs à la collectivité

  • 4 emplois directs, non délocalisables, pour la gestion, le fonctionnement et la maintenance du site
  • 6 emplois indirects (logistique, épandage, sous-traitance en maintenance, comptabilité, gestion de l’unité)
  • D’autres emplois pour le transport des matières et la construction du site
  • Des revenus annuels pour la commune, l’intercommunalité, le département, etc. (sous forme de taxes)
  • Une solution durable à la valorisation de la matière organique agricole, industrielle et des collectivités
  • La diminution des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en permettant de substituer une énergie 100% renouvelable à l’énergie fossile qu’est le gaz naturel. L’unité de méthanisation Biogaz d’Arcis permettra d’éviter ainsi l’émission de près de 12 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de près de 4 000 voitures parcourant chacune 15 000 km par an.
  • Les réductions d’émissions de gaz à effet de serre dues à la substitution des engrais chimiques par le digestat sur les cultures sont également notables, bien que n’ayant pas fait l’objet d’une quantification précise de l’étude bilan carbone du projet.

 

Le projet Biogaz d’Arcis dynamise l’activité économique locale tout en diminuant l’impact des activités agricoles et industrielles sur l’environnement.